J’ai appris le 15 mars, le jour de la date anniversaire de la création de mon entreprise, que je devais la fermer pour une durée indéterminée… Mais le confinement officiel a commencé quelques jours plus tard, avec l’arrêt de l’école (déjà prévu) et l’interdiction de sortir, sauf pour aller faire ses courses de premières nécessités. Bien sûr, certaines professions ne peuvent pas faire de télétravail, donc des gens continuent de travailler. Les soignants évidement, mais aussi les caissières et toutes les personnes de la branche alimentaire, nos agriculteurs et vignerons, les services techniques des villes, les stations essences (même si peu de voitures circulent évidement), et d’autres professions que j’oublie surement. Ces 40 jours invitent à la réflexion, et parfois à l’inquiétude.

Mise en place d’un nouveau paradigme

Dés les premiers jours, chacun est face à un nouveau paradigme, car que nous travaillons ou non, les données ont changé. Nous devons peu sortir, ne plus nous embrasser mais simplement nous saluer à 1m les uns des autres, se laver les mains dès que l’on touche un objet venant de l’extérieur, etc. L’extérieur devient un « danger » », et nous sommes invités à rester à l’intérieur.

Cet intérieur c’est évidement notre chez nous, mais aussi notre intérieur propre… Ce temps à part invite à l’introspection, et à se poser des questions sur l’essentiel auquel nous sommes contraint de revenir.

L’essentiel au coeur de nous

Dehors est dangereux, l’insécurité règne, et pourtant, nous sommes obligés de sortir. Certains pour travailler, d’autres pour avoir de quoi se nourrir, mais aussi pour essayer de faire de l’exercice car l’inactivité est vraiment nocive, pour le corps et l’esprit. Il nous est nécessaire d’imprimer une autorisation pour sortir… UNE AUTORISATION POUR SORTIR…. cela personnellement m’a vraiment interpellé. Déjà parce que cette autorisation c’est moi-même qui me la donne, mais aussi parce que cela vient toucher ma propre liberté… mais c’est un autre sujet.

Les jours passent ett s’installent donc cette nouvelle vie, ce nouveau paradigme qui crée un nouveau quotidien. L’école des enfants, le travail à la maison, les repas (qui occupent une grande place car nous sommes plus nombreux et à tous les repas), les loisirs, les activités physiques, et faire tout ce que nous n’avions pas le temps de faire dans la maison… le rangement, les petits travaux, le jardin, le tri, etc. Etre dans le faire pour ne pas trop regarder dedans. Mais au fil des jours, l’introspection est nécessairement plus forte, puisque de moins en moins de chose à faire, et le rythme s’installe… Un peu de télé mais surtout pas les infos, car trop anxiogène ; le sentiment que la peur s’installe de manière globale. On ne cesse de nous renvoyer que l’Autre est un danger tout comme l’extérieur.

Notre sécurité est là, dans le lieu choisi pour le confinement, avec ou sans ses proches. Un espace temps différent se crée, et des questions émergent forcément.

Pouvoir passer du temps avec sa famille ce n’est pas si mal, voir grandir et évoluer ses enfants, prendre le temps d’apprendre à jouer d’un instrument, à cuisiner, à méditer, à faire du sport, etc. et toutes ces choses qui dans le quotidien d’avant n’existaient pas. Et si ce nouveau quotidien n’était pas si négatif que cela, si avant c’était une erreur… Peu à peu un retour à l’essentiel ; ne plus se perdre dans des achats compulsifs pour avoir la sensation d’exister au travers de ce qui est acheté, faire avec ce que l’on a, quand il manque quelque chose, réfléchir pour trouver une solution, ou attendre, et repousser à plus tard, quand une sortie sera organisée.

Les voisins, s’en soucier, leur proposer de l’aide, savoir si ils vont bien, partager un gâteau car seul c’est trop, échanger… Revenir à ces vies de quartier où tout le monde se connaissait et faire peu à peu tomber les murs construits entre chaque maison.

La famille et les amis éloignés, les retrouver par les médias sociaux ou le numérique, se parler plus qu’avant, venir aux nouvelles plus souvent, s’écouter.

Et ceux avec qui l’on vit : apprendre à accepter, ce 24/24, ce tout le temps, cette impossibilité de voir d’autres personnes. Se rendre compte que tout se passe bien, que finalement les choses existent, dans la justesse, chacun dans sa singularité.

40 jours et après ?

40 jours… cela fait tourner la tête non ? 40 jours sans liberté extérieure, mais tellement de liberté intérieure. 40 jours qui invitent à continuer à réfléchir, 40 jours qui invitent à passer à l’action sur l’après, 40 jours qui rallument les « I have a dream », 40 jours qui poussent à regarder ce que l’on n’a pas encore fait et qui invite à se positionner pour l’après.

I have a dream

Cette phrase, je me la répète souvent, mais parce que j’ai comme leitmotiv dans ma vie de ne rien regretter 😉 Donc jour après jour, je mets en oeuvre ce qui compte vraiment pour moi. Ces 40 jours me questionnent bien sûr. Je perçois mes blocages, mes avancées, mes envies, mes douces folies… je regarde aussi ce que j’ai construit, et je suis fière. ET je ne veux pas perdre cela, mais quand même aller explorer d’autres univers, d’autres espaces…

Il y a 40 jours, je rêvais de fêter les 13 ans de mon entreprise. Aujourd’hui, je rêve de lui proposer une nouvelle manière d’exister et de grandir. Un joli cadeau pour cette adolescente qu’elle est 😉

Bientôt les portes réouvriront et je vous accueillerai sans peur dans mon espace mis à votre disposition. Alors, se révèleront très certainement d’autres choses, fortes de vous, de nous, et de ces jours de confinement.

Prenez soin de vous.

 

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