Sophie Bourgeix Allard

I have a dream – L’Autre regard

L'Autre regard - Un projet qui me tient à coeur

Le 30 Novembre 2014, au lendemain de mon anniversaire, je me voyais remettre le titre de Master Qualified European Photographer. Un souvenir dont je vous ai déjà souvent parlé, car c’est un souvenir gravé dans ma mémoire centrale, un instant marquant dans ma vie de photographe bien sur, mais dans ma vie tout court !

Cette année, je n’avais pas prévu d’en reparler, cela fait vraiment réchauffé à force… 7 ans… C’est beaucoup et si peu à la fois. Cette distinction est bien sur une grande fierté, et m’aura permise des rencontres incroyables qui auront changé ma vie (oui je le dis car c’est tellement vrai) mais aura aussi été une grande source de peurs et de remise en question, mais ce n’est pas le sujet du jour 😉 

Un projet qui valorise les personnes photographiées

Alors que je ne souhaitais pas en reparler, ce matin, je reçois un message de la maman de Nathan. Vous savez, ce jeune homme, au regard si puissant, ce jeune garçon à la casquette qui est l’emblème du projet. Ce message m’a touché, voir bouleversé.

Je n’avais jamais vraiment eu de retours des parents de l’IME, à part un ou deux. Mais cela dit, sur mes différents projets autour du handicap, je n’ai que peu de retours des parents et aidants. Je n’en n’attends pas, mais juste je n’en ai que peu. Alors j’avance dans mes certitudes, sans vraiment les partager avec des personnes directement touchées.  Et ce matin, me voilà à lire quelques lignes de cette maman si forte… Je souhaite vous les partager, parce que cela explique clairement pourquoi depuis des années, je porte ces projets à bout de bras, pourquoi je parle toujours du papier et de la valeur d’une photographie… pourquoi cela fait tellement sens !

« Il était très fier d’être en tête d’affiche, cela a été un moment de gloire et je tenais à vous remercier de ce moment qui lui a permis pour une fois de se sentir exister aux yeux des autres. »

Comment un enfant peut se sentir tellement rejeté par une société dans laquelle il doit vivre ? Chaque enfant devrait pouvoir se sentir important, appartenir à notre société, et valoriser dans sa singularité. Peut-être qu’il ne savait pas faire de grands calculs mathématiques, peut-être qu’il n’était pas dans la « norme », mais et aprés ? une norme n’est qu’un point de vue…Cela m’interpelle tellement… Tout comme la personne qui m’avait signifiée « Tiens tu les as photographié comme des gens normaux… » 7 ans aprés je ne décolère pas, et ne comprends toujours pas le sens de la phrase.

Ce message m’a en tout cas montré que ce projet l’Autre Regard a du sens déjà pour la personne photographiée et son entourage proche. Parce que oui, être mis en lumière contribue largement a la valorisation de soi, à un mieux être parce que d’un coup, on compte pour quelqu’un d’autre que notre entourage direct…

 

Merci Nathan de ta singularité et continue de nous montrer le chemin

Porter la voix plus haut et plus fort

Je suis de ces personnes discrètes, qui font leur chemin, aussi timidement que possible, et qui vont là où le coeur les dicte. Depuis la naissance de ce projet, je souhaite faire un livre, je souhaite le continuer, le faire évoluer. Je sais qu’il a du sens au delà de moi et au delà des enfants eux même, qu’il a une raison d’être bien plus grande. Alors oui, depuis 2014 j’ai peur de cela, de cette expansion dont il a besoin… Mais je sais qu’il doit grandir encore et encore.

Alors voilà, merci Rosanne de ce message en ce premier jour de décembre 2021, quelques 7 années aprés la reconnaissance au plus haut niveau photographique européen de ce projet. Merci de me redonner la foi, et de me montrer que je dois à nouveau partir avec mon bâton de pèlerin, pour que ce projet existe ailleurs, et qu’il contribue à un autre regard sur le handicap.

Ces derniers mots de la part de la maman de Nathan me donne de la force :

« Si seulement sa vie pouvait changer le regard que l’on porte sur le handicap et pouvait sauver des vies. Pour lui cette vie était devenue insoutenable. Vous faites partie des personnes qui portent un message d’espoir à ces enfants, parents ou accompagnant et Nathan vous accompagne j’en suis sûre »

Comment faire avancer le projet

J’ai plein d’idées mais pleins de bocages aussi… Alors voilà, et si cet article tombait dans des mains que cela intéresse, qui pourrait m’aider à developer l’Autre Regard comme il se doit, à l’emmener là où il doit être. Je jette cette intention à l’univers, car je sens que j’ai envie de ne plus le faire seule ce chemin, que j’ai envie d’avoir des conseils, des opportunités, et tout cela dans la justesse pour les enfants, pour les institutions et pour moi. 

★ Réaliser des portraits dans des institutions

Bien sur, souvent les institutions me disent « oui je sais nous travaillons déjà avec la photo »… Sauf que moi je ne vous parle pas de cela. Bien sur, il y a tout l’aspect image de soi et valorisation qui sont très puissants, et un outils extraordinaire de travail avec l’effana. Mais là je parle d’un projet qui va au delà de l’institution, un projet qui vient de l’extérieur et va vers l’extérieur… un projet qui dépasse largement les murs de l’institution, et qui alors valorise les personnes autrement. Un projet dont le coeur du sujet est l’Autre, un projet dont le médium est la photographie, réalisée par un professionnel. 

Pour cela, il faut débloquer des budgets, que ce soit des budgets publics ou privés. Ce projet a du sens parce qu’il a une conséquence positive sur les enfants et leur famille, et je rajoute même sur les équipes, qui d’un coup sont elles aussi revalorisées dans leur travail du quotidien. 

Mettre en lumière c’est valoriser, écouter, dévoiler… Mettre en lumière c’est aimer

★ Réaliser un livre

J’ai promis aux enfants de l’IME de la Roque d’Anthéron qu’un livre avec leur portraits verrait le jour. Quand je ne sais pas, mais il existera. Plein de questions sont venues, sur le sens du livre, quoi rajouter comme texte, comme but… Mais si finalement  le but était simplement déjà de voir autrement, de regarder le handicap dans sa singularité propre, chacun dans son espace individuel ? Et si ce livre était simplement un recueil photographique, avec un belle préface de personnes engagées. Juste pour que cela soit beau… J’entends déjà la partie de moi qui a peur  : « mais cela n’intéressera personnes un recueil de photos sur des enfants en situation de handicap »… Et si je la faisais taire cette petite voix apeurée… Parce que c’est simplement beau finalement, c’est juste pour ces enfants, d’être vus autrement qu’au travers de leur handicap. Ils sont tellement plus que cela, ils sont tellement beaux, tellement eux… et c’est bien évidement au delà de eux… 

Alors voilà, il suffit de trouver des fonds privés, d’une entreprise qui souhaite contribuer au changement de regard et qui pourrait offrir un beau livre d’art photographique avec des portraits d’enfants en situation de handicap ! Je suis prête moi, j’ai déjà toute une équipe qui peut réaliser ce projet de livre, le directeur artistique, l’imprimeur et en plus tout est réalisé en France bien sur…  et vous ? Vous avez envie de participer à ce projet,  de l’offrir à vos clients, fournisseurs, prospects ? Vous,  institutions officielles et médias, êtes vous prêts à sortir de la vision « standard » où on voit le handicap, pour marquer, interpeller ? Moi je vous dis que présenter le handicap avec un beau portrait cela changera le regard, et c’est votre rôle d’y participer. 

Il suffit aussi de trouver une belle âme, touchée par le travail autour de ces portraits d’enfants, qui aimerait écrire quelques lignes, pour en parler, pour être percutant, avec bienveillance, et que le regard sur le handicap puisse évoluer !

★ Faire tourner l'exposition

L’exposition existe déjà, j’ai réalisé des tirages de qualité qui peuvent vivre à travers plusieurs expositions. Elle a déjà voyagé, et peut voyager encore et encore. L’autre regard a aussi été réalisé en 2020 à l’hôpital de jour de Saint Maximin dont la ville a financé les tirages pour une exposition itinérante.

Alors faites venir à vous l’exposition, et mettez y le budget que cela coute. Engagez vous pour que de tels projets existent dans la matière et pas juste sur des disques durs.

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