En juillet dernier, SO revenait du festival européen « L’été des portraits » en ayant décroché le premier prix « Le Borvo de Cristal » ainsi qu’un Award d’Or. Elle est d’ailleurs la première femme à remporter cette récompense. Retour sur une rencontre entre l’artiste et son modèle…
En début d’année 2012, à la suite d’une formation proposée par le photographe Claude Fougeirol, SO souhaite travailler sur le portrait. « Encore sans l’idée géniale qui serait le point de départ pour une exposition », SO lance un appel à portrait via son site internet, sa newsletter et les réseaux sociaux.
Dans le cadre de cet appel à portrait, SO réalise une dizaine de séances avec des modèles très différents dont Katy, une femme de 60 ans, mariée, mère de 4 enfants et grand-mère de 4 petits enfants.
Quand débutent les séances, SO a finalement défini son thème : «la lumière et le regard » et cela sans s’enfermer dans un travail trop cadré. Elle aborde, par conséquent, les séances « simplement et avec le cœur ».
D’un tempérament plutôt discret, Katy n’est pas des plus expansives quant aux raisons de sa démarche : « c’est l’opportunité en même temps que le désir d’une recherche personnelle » qui la pousse à répondre à cet appel à portrait. Pour SO, « Katy semblait inquiète. Elle m’a même téléphoné pour annuler. Après l’avoir rassurée, elle a maintenu la séance ».
Le jour J, c’est «timide, un peu sur la défensive mais volontaire» que Katy franchit la porte du studio. SO, elle, est un peu tendue. C’est la première séance réalisée dans le cadre de cet appel à portrait.
Au fur et à mesure de la séance, chacune trouve son équilibre. Pas très à l’aise au début, Katy se détend. Elle a « moins peur de l’objectif et le fait d’être dans le noir facilite le lâché prise ». C’est finalement quand elle est, elle-même, en jean et pull et que les poses deviennent naturelles que Katy est la plus à l’aise. Pour SO, finalement « en harmonie dans cette phase de création et de libération, c’est la simplicité qui a été la plus forte ».
Lors de la post production, SO prend du recul sur cette première expérience. Mitigée mais satisfaite, «des clichés sont pour certains de vrais trésors ». Au visionnage, Katy, elle, est heureuse d’avoir osé car cela faisait très longtemps qu’elle ne voulait plus être prise en photographie. Au final, l’expérience a été un succès d’une part pour l’artiste qui est conforté dans son positionnement tourné vers la simplicité et l’authenticité avec « une approche minimaliste caractérisée par peu de lumière et peu (ou pas) de retouches ». D’autre part, pour le modèle qui appréhendant le résultat, s’est « retrouvé et mieux accepté ».
Au regard de son travail effectué dans le cadre de cet appel à portrait, SO ose à son tour ! Pourquoi ne pas proposer son travail à l’Eté des portraits ? L’été des portraits, c’est l’exposition où le portrait (300 photographes et plus de 1500 portraits) s’affiche dans les rues de la ville de Bourbon-Lancy. Affectionnant tout particulièrement ce festival, SO aime « cette ouverture où à chaque coin de rue on y découvre un visage, une émotion ».
Plus dans la logique de participer plutôt que de gagner, SO réfléchit finalement « peu de temps sur le choix des portraits ». En effet, « il était logique et évident d’envoyer les portraits de katy et tout particulièrement le tryptique (cf. photos ci-dessus).
C’est à son retour de Bourbon-Lancy, le premier prix en poche, que SO contacte Katy pour lui annoncer la nouvelle : « Je t’ai emmené en Bourgogne avec moi et on a gagné ». Surprise, Katy est ravie que SO ait obtenu cette distinction et est heureuse d’avoir été choisie pour ce projet. Non moins surprise, SO a du mal à réaliser. « Des grands photographes reconnus vous félicitent et vous remettent un prix, le premier prix, c’est juste incroyable ! ». Avec le recul, SO souhaite rester elle-même en poursuivant un travail dans la « simplicité et avec le cœur même si cela n’est pas toujours fait dans les règles…».
Pour conclure cette belle aventure, une dernière parole de Katy : «le regard de l’artiste est évidemment la clé de cette réussite mais je n’oublie pas la façon dont SO a su me mettre face à moi-même, témoin de mon propre regard… »